À l’occasion du F8 il y a deux semaines, Facebook a dévoilé les évolutions à venir dans son écosystème. De ce grand rendez-vous, beaucoup n’ont retenu que les annonces autour de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle. Pourtant, dans une session plus discrète (mais non moins intéressante), Adam Mosseri, Vice President of Product Management, a donné les clés pour mieux comprendre l’algorithme du fil d’actualité de Facebook (News Feed).
Pourquoi Facebook a choisi de mettre en place le News Feed ?
Dans un contexte d’infobésité, la mise en place d’un News Feed sur Facebook donne la priorité à l’expérience utilisateur selon Adam Mosseri. Pourtant, la majorité des socionautes ne voit que la logique financière derrière ce News Feed. Certes, la mise en place de l’algorithme News Feed revêt un aspect financier, mais l’augmentation du nombre d’utilisateurs actifs et de la durée moyenne de session chaque année démontre que l’expérience utilisateur reste a priori le moteur principal de la plateforme.
Comment fonctionne le News Feed ?
Comme l’a démontré Adam Mosseri, chaque publication diffusée dans son fil d’actualité l’est en fonction de ses actions potentielles (Like, partage, temps de lecture etc.). Plusieurs facteurs vont déterminer la probabilité de ces actions :
- Qui est l’auteur de la publication ? La plateforme calcule la fréquence d’engagement entre l’utilisateur et le contenu provenant de cet auteur.
- Quel type de contenu ? Le réseau social calcule la fréquence d’engagement avec le type de contenu (photo, vidéo, lien etc.).
- Combien d’interactions avec le post ? La pertinence de ce facteur est étroitement liée à l’auteur de la publication.
- Quand a-t-il été publié ? Ce facteur est plus ou moins influent selon le contexte de publication.
À la fin de cette évaluation, Facebook attribue un « score de pertinence » spécifique à chaque utilisateur et en fonction de son intérêt pour la publication.
C’est bien gentil tous ces calculs, mais comment être sûr que Facebook offre la meilleure expérience utilisateur possible avec son algorithme ? Les équipes du réseau social se basent sur deux éléments pour s’assurer de la pertinence du News Feed : « ce que les gens ont et ce que les gens disent« .
- Ce que les gens font : le réseau social s’appuie dans un premier temps sur la mesure des interactions sur la plateforme pour analyser le succès du News Feed.
- Ce que les gens disent : Facebook investit beaucoup dans le programme « Feed Panel Quality » afin d’obtenir des retours constructifs sur la pertinence de l’algorithme. Il comprend le « Feed Group Quality« , un panel de testeurs, et les enquêtes en ligne (des dizaines de milliers chaque jour).
Comment devenir « News Feed friendly » ?
Voici quelques conseils généreusement partagés par le VP of Product Management de Facebook :
- Écrire des titres convaincants : on ne parle pas ici de clic incentive (c’est le mot savant pour pu*aclic) mais de « titres qui donnent aux gens une idée du contenu réel« . Le News Feed vient d’ailleurs de se transformer récemment en « click-bait killer » en prenant en compte le temps passé sur du contenu dans ses indicateurs de qualité.
L’exemple même de ce qu’il ne faut plus faire ????
- Éviter le contenu trop promotionnel : un affichage intempestif de ce type peut diminuer l’intérêt des socionautes pour les publications au fil du temps et conduire à une réduction de la portée.
- Oser expérimenter : « si je devais vous donner un seul conseil, ce serait d’expérimenter et d’essayer des choses« . D’après Adam Mosseri, l’expérimentation est une nécessité pour les éditeurs de contenu. Ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionnera pas nécessairement pour l’autre. Aussi, il est fondamental de tester différentes approches de sa communauté afin de déterminer les contenus qui auront le plus d’impact.
- Analyser les insights : passer du temps à analyser les données permet de comprendre son public et ce qu’il veut voir. A ce titre, Facebook Insights permet une évaluation pertinente de la cible. À noter l’ajout récent d’un outil d’optimisation de l’audience Facebook, Audience Optimization. Cette dernière nouveauté permet d’optimiser le ciblage organique afin « d’aider » l’algorithme à mieux déterminer les personnes susceptibles d’être intéressées par un contenu.
Avec tous ces bons conseils, impossible désormais de ne plus briller dans les fils d’actualité… Du moins, jusqu’au prochain changement d’algorithme… 😉